Des origines multiples

Inscrite sur le calendrier religieux, la Chandeleur trouverait son origine dans un épisode de la Bible, lorsque, quarante jours après sa naissance, Joseph et Marie présentent l’enfant Jésus au Temple de Jérusalem et que ce dernier est reconnu comme étant «l’enfant de la lumière». Au V e siècle, les premiers écrits évoquent, pour commémorer cette fête de la Présentation, des processions nocturnes, durant lesquelles les fidèles parcouraient les rues de Rome éclairées par des chandelles (d’où le nom de chandeleur). Quant à la crêpe, le pape Gélase 1er, à l’origine de ces processions, avait pour habitude d’en offrir aux pèlerins affamés lorsqu’ils arrivaient à Rome.»

D’autres y voient aussi des sources plus ésotériques, en lien avec la tradition païenne des Lupercales, reliant la forme ronde et la couleur dorée de la célèbre galette avec celle de l’astre solaire, dans une fête qui marquerait la fin de l’hiver. Un proverbe populaire dirait d’ailleurs : «A la Chandeleur, l’hiver passe ou prend vigueur.» Au fil des siècles, la gourmandise s’est d’autre part parée de légendes et de pouvoirs quasi magiques : sans crêpes à la Chandeleur, point de récoltes généreuses comme dit cet adage : «Si point ne veut de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur.»

Au début du XXe siècle, un rite surprenant veut que l’on fasse sauter la crêpe dans la poêle avec la main gauche en tenant une pièce d’or dans la droite pour s’attirer la bonne fortune l’année durant. Si aujourd’hui la superstition a quelque peu été oubliée, malheur à celui qui fera tomber la crêpe au moment de la faire sauter. Pour lui, c’est le gage assuré !Car chaque année, en famille et entre gourmands de tous âges, la Chandeleur, ne rime qu’avec bonheur !